L’alimentation dans le respect des limites de notre écosystème est un enjeu essentiel à l’échelle mondiale tant les dynamiques sont mêlées. Les consommateurs deviennent de plus en plus conscients des préoccupations environnementales, ce qui s’ajoute à leurs attentes sociales, nutritionnelles et sanitaires.
Agroalimentaire et empreinte carbone
Le secteur agroalimentaire étant à l’origine d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre, les politiques de lutte contre le dérèglement climatique en ont fait une priorité. En effet, les experts d’I4CE (Institute for Climat Economics) estiment que la demande alimentaire mondiale génère 22 % à 37 % des rejets de gaz à effet de serre*, dont 63% sont dus à l’élevage. En France, 19% des émissions proviennent du transport des marchandises, 9% issue des déplacements des ménages pour faire les courses.
Dans une vocation à faire évoluer les pratiques de consommation et à mieux informer les consommateurs, l’affichage environnemental des produits et les stratégies à plus long terme de réduction des émissions de GES ont vu le jour. Des essais ont déjà été menés par certains acteurs depuis plusieurs années. Toute approche sur un sujet aussi compliqué que les émissions de gaz à effet de serre (GES) mérite de partir d’une analyse détaillée des différents postes pour voir quels sont les axes à travailler.
La mise en place du score carbone
Récemment, la Convention Citoyenne pour le Climat a proposé la mise en place du score carbone sur les produits de grande consommation. En fonction du niveau de précision recherché, la mise en œuvre peut être plus ou moins complexe. Au vu des ambitions, l’objet est avant tout d’identifier les produits particulièrement impactant pour le climat. Il serait intéressant de commencer par :
- Informer les consommateurs sur l’impact de la consommation de viande de bœuf, et dans une moindre mesure, de produits dérivés du lait (lait frais, yaourt, fromages, beurre, crème fraiche).
- Informer et éduquer la population sur l’utilisation de pratiques émettrices de CO2, comme chauffer une serre pour proposer des tomates en hiver.
Le produit final est le même : une tomate, mais le procédé de fabrication a un impact important sur le coût carbone. Cela dépend aussi du mode de chauffage. Chauffer des serres pour avoir des tomates « bio » en hiver est certainement plus couteux en termes de CO2 que de les transporter depuis l’Espagne, ou mieux de ne pas en manger en hiver. - Identifier les produits venant de loin : le café peut être un bon exemple, avec un coût carbone qui peut doubler en fonction, de son coût de production, de son acheminent en France, de sa distribution, en dosette aluminium par exemple, de son recyclage (ou non).
Le score CO2 dépend d’une multitude de données qui vont de la facture numérique, chauffage, packaging, utilisation d’engrais, transport, etc. et est réalisé à partir d’une analyse sur le cycle de vie du produit du couple produit/emballage.
Les impacts du score CO2 pour les industriels
Au même titre que le Nutri-Score, le score carbone a pour finalité de faciliter l’achat responsable et donc d’informer le consommateur. Pour se faire, il sera visible sur les emballages, ce qui impactera le design des emballages. Il faut également s’attendre à des conséquences sur le choix des matériaux de l’emballage puisqu’il émet lui-même des émissions (par exemple, le verre et le plastique n’ont pas le même score carbone).
Le calcul du score carbone prenant en compte les phases de transport, le choix des fournisseurs se verra impacté par la mise en place d’un tel indice. Rentreront en ligne de compte des points comme la distance du fournisseur par rapport au site de production ou de fabrication, le type de transport utilisé, l’énergie consommée, etc.
Afin de faire les meilleurs choix, les industriels devront se munir d’outils permettant d’analyser toutes les données relatives au produit sur l’ensemble de son cycle de vie. Les solutions PLM répondent parfaitement à ce besoin. Toutes les informations, documents et données (des spécifications des matières premières au processus de production en passant par la formulation et l’emballage) concernant un produit sont stockées dans un unique référentiel. Les équipes ont donc accès à tout moment aux informations, peuvent faire des simulations suivant leurs critères d’intérêt et prendre des décisions éclairées.